Racheter une entreprise, mode d’emploi
Selon une étude menée par Bpi France et publiée le 14 septembre, la reprise d’entreprise est un projet que 81% des entrepreneurs ont envisagé de mener au cours des 5 dernières années ! Pourtant, seulement 34% y sont parvenus. En effet, il s’agit d’une opération longue et fastidieuse, dont la complexité peut en décourager certains. Pour dégrossir le terrain, Neolaw vous propose de reprendre brièvement les étapes pour racheter une entreprise.
1. Paufiner son why
Si la reprise d’entreprise a des avantages évidents (la clientèle, les locaux et le personnel sont déjà existants), elle reste contraignante à mettre en place et demande un investissement important, non seulement financier mais aussi personnel. Aussi, il peut être bon de faire le point sur vos envies et aspirations. Pourquoi voulez-vous racheter une entreprise ? Pourquoi ne pas la créer ? Dans quel secteur ? Pour quelle stratégie à long terme ? Cette étape est indispensable à la suite des évènements. Il est essentiel que vous donniez l’image d’un candidat motivé et confiant. Pour cela, vous devez savoir très précisément ce que vous voulez.
2. Trouver sa cible
Il y a plusieurs façons de trouver une entreprise à reprendre :
- faire appel à son réseau (amis, famille, etc.);
- avoir recours à des sites spécialisés ;
- aller démarcher directement des entreprises qui pourraient vous intéresser.
Il convient déjà d’établir des pré-diagnostics généraux, afin de déterminer si ce projet pourrait convenir. A ce stade il est conseillé d’étudier un bon nombre d’offres, sans trop se disperser, et essayer de faire une sélection la plus objective possible.
3. La première rencontre avec le cédant
Quand vous avez sélectionné une entreprise qui pourrait vous convenir, tentez d’obtenir une rencontre avec le cédant. Celle-ci est primordiale pour “prendre la température” au sein de l’entreprise.
Pour bien vous préparer, établissez une liste de questions à lui poser. Il convient d’être efficace et percutant, d’autant plus que vous ne serez sûrement pas le seul candidat au rachat. Bien sûr, restez à l’affut des éventuels obstacles rédhibitoires pour vous. Si vous en détectez, ne perdez pas votre temps et concentrez vous sur une autre cible.
4. L’évaluation et le diagnostic
Vous avez rassemblé un maximum d’informations auprès du cédant ? Alors vous pouvez évaluer et diagnostiquer le projet. Le diagnostic vise à s’assurer que l’entreprise est rentable et à évaluer les changements à opérer. L’évaluation aboutit à une proposition de valeur, que vous allez ensuite soumettre au cédant. Cette étape-là est relativement complexe et il convient de faire appel à un expert pour sa bonne réalisation.
5. La lettre d’intention et l’audit
Ca y est, vous êtes sûr de vous : vous souhaitez acquérir cette entreprise et pas une autre ! Il est temps de formaliser les étapes précédentes avant d’entamer toute négociation sérieuse. La lettre d’intention va définir le cadre et les limites des pourparlers. Chaque partie va y développer ses intentions ; les contours du futur accord commenceront à se dessiner.
L’audit (ou aussi appelé Due diligence) vient construire le socle des négociations à venir. Il s’agit d’une analyse approfondie de l’entreprise (audit juridique, audit Rh, audit financier et comptable, audit immobilier ect…), visant à comparer le diagnostic avec la réalité.
6. Choix du modèle juridique
Cette étape est importante en ce que ce choix entrainera des conséquences comportant plus ou moins de risques et qu’il est nécessaire de prendre en compte un certain nombre de paramètres propres à chaque situation, notamment en matière fiscale. Faites appel à Neolaw ! 😉
7. Faire un business plan
Concevoir un business plan est le meilleur moyen de visualiser votre stratégie et vos objectifs. C’est aussi un document nécessaire pour déterminer non seulement si le projet est viable, mais également pour obtenir des financements. Vous devez y inclure un bon nombre d’informations, à savoir, entre autres : votre présentation, la présentation de votre cible, ou encore votre stratégie de développement de cette dernière.
8. Trouver des financements
Le rachat d’une entreprise suppose un investissement important. Heureusement, vous n’avez à répondre à ces besoins financiers tout seul. Les fonds personnels doivent toutefois représenter une part non négligeable du financement de la reprise. Un projet financé à hauteur de 30% en fonds personnels traduit une réelle motivation de votre part et rassure les investisseurs extérieurs. Pour rassembler cette somme, vous pouvez bénéficier d’aides telle que l’ARCE, essayer d’obtenir un prêt d’honneur, ou encore faire appel au crowdfunding.
L’emprunt bancaire ne va généralement pas financer plus de 70% du prix d’acquisition. A nouveau, pour rassurer les prêteurs, il est important de bénéficier d’une garantie d’emprunt bancaire. Tournez-vous vers des fonds de garantie régionaux ou départementaux, ou vers BPI France, qui propose de garantir les emprunts bancaires à hauteur de 50%.
9. Le protocole d’accord
Suite logique des négociations, ce document fondateur et hautement important formalise les accords obtenus à l’occasion de celles-ci. Très complet, il pose le socle et précise tous les tenants et aboutissants de la reprise : le prix, les engagements de chaque partie, les modalités de réalisation de la vente selon un calendrier, etc.
10. Le closing
Une fois le protocole d’accord signé et les emprunts obtenus, il est temps de clôturer la reprise. En pratique, il conviendra de :
- débloquer les fonds ;
- signer l’acte de cession définitif ;
- réaliser les formalités administratives.
Bonus : l’arrivée du repreneur dans l’entreprise
En tant que repreneur, vous devez faire preuve d’une grande capacité d’adaptation au moment de la prise de poste effective.
En amont, assurez-vous d’avoir rencontré les salariés de l’entreprise. Communiquez avec tous ses interlocuteurs, banques, fournisseurs et clients. Ils peuvent être inquiets, et votre rôle est de les rassurer. Cela sans perdre de vue votre plan : vous devez instaurer les premiers changements assez rapidement, mais ne pas tout chambouler dès le début.
Il est également important de bien communiquer avec le cédant et ne pas hésiter à le consulter au moment de prendre des décisions stratégiques.
Enfin, ne négligez pas le pouvoir de vos proches. Il s’agit d’une période stressante, qui sera plus facile à appréhender si vous pouvez vous confier à eux. Prenez soin de vous et restez confiant de A à Z. 😎